Le loup et les 7 chevrettes d’Internet, un album pour aborder les usages d’internet dès la maternelle

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Un album à destination des plus jeunes pour aborder l’internet à travers une histoire de loup !Le Loup a faim, horriblement faim. Heureusement, ce loup connecté sait où chercher à manger internet et son lot de face-boucs et de petites chevrettes insta-starlettes, une vraie supérette ! Découvrir leurs passions, puis leur adresse, et hop ! Dans l’assiette ! Mais entre le prédateur et l’appât, le manipulateur n’est peut-être pas celui qu’on croit…

Par Alice Chareyron, ERUN

Dans mon métier d’Enseignante Référente aux Usages du Numérique (ERUN), la problématique de la sécurité sur Internet est incontournable. Avec le développement des ENT, les notions d’identité numérique et de données personnelles sont de plus en plus présentes dans nos quotidiens personnels et professionnels. Mais de là à en parler explicitement à nos classes ? À en faire un contenu d’enseignement ? Est-ce en relation avec le vécu de notre jeune public ?

« Le loup et les sept chevrettes d’Internet » parle de réseaux sociaux, de prédateurs et de proies. Il est à la portée d’élèves d’élémentaire. (Perso, je le travaillerais dès le CE2.) Et oui, si jeunes. Apparemment, beaucoup d’enfants ont déjà un compte sur TikTok, Snapchat ou Youtube, voire les trois, sur leur téléphone avant le collège. Des études parlent de la moitié d’entre eux. Ils y font leurs premiers pas entre pairs, ivres de la liberté qu’ils y découvrent et de cette sensation d’entre-soi. Ceux qui ne pratiquent pas ces espaces voient les grands des fratries, ou peut-être leurs parents accaparés par un écran, comme on peut voir un adulte absorbé par une lecture. Le thème n’est plus étranger à personne.

Avec la possibilité de publier en ligne, du simple commentaire à la création de contenus, nos élèves ne consomment pas uniquement de l’image. Ils s’auto-exposent personnellement. C’est un fait que l’on peut critiquer, mais qu’il va falloir accompagner, pour la sécurité de nos petits.

Partant de ce constat d’existence de pratiques, j’ai eu envie d’écrire un album qui serait un terrain d’échanges entre générations, où des adultes « peu connectés » se sentiraient à l’aise. Côté éducateur, J’ai choisi la référence au bon vieux conte d’avertissement. Le livre apporte de lui-même une réponse : on ne connaît pas l’identité des gens avec qui on échange en ligne. Alors méfiance. Côté enseignant, sa lecture peut être couplée à un projet de correspondance, avec son passage incontournable par la présentation. Si j’écris un autoportrait, je découvre le pouvoir de cacher ou de mettre en avant une caractéristique. Même sans mentir, je fabrique un personnage qui n’est plus moi. Et si je mentais ? La réflexion se prolonge aussi en littérature. Qui est le narrateur d’un récit ? A-t-il existé ? Quelle est la part de vérité dans un texte ? Mais encore, quelle est la source d’un document ? Pour arriver enfin à « qui écrit et avec quelle intention ? ». Nous sommes au cœur du projet d’écriture, de la recherche documentaire, de la compréhension fine d’un texte. La problématique des réseaux sociaux n’est pas nouvelle. Elle occupe juste un autre espace dans lequel les enseignants ne sont pas toujours à l’aise, et surtout sont absents.

Revenons à notre loup, le héros de cet album. Ou du moins ce qu’il en reste. Nous retrouvons le personnage stéréotypé de conte, affamé, en quête de nourriture. Il s’attaque aux jeunes, prêt à se déguiser pour mieux appâter. Sauf que les temps ont changé. Le loup n’est plus en sécurité dans sa forêt ; il découvre Internet, la jeune génération et leurs usages. Et il galère, le pauvre ! Très motivé, il se relève de ses échecs, et en viendra à se créer une fausse identité, celle de Jean-Kevin Le bouc. Je ne vous divulgacherai pas la chute ! Mais elle est TRÈS cohérente avec la morale : en ligne, on ne sait pas à qui on parle, alors on se méfie et on protège sa vie privée.

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